Par Robert Germain, Écho Fidéen, volume 5, numéro 2, hiver 1992, page 14

Au cours de mes visites dominicales au Marché aux puces de la ville de Sainte-Foy alors que je satisfais à ma passion de bouquiner j’ai eu un jour dans mon abondante et bien diversifié cueillette la joie de feuilleter un volume d’à peine 200 pages, Les croix de chair de Charles-E. Harpe, paru en 1945.

Écrite par un ex allongé du sana (sanatorium) de l’hôpital Laval ses pages sont vibrantes d’optimisme et d’avenir : elles apportent aux alités de nos sanatoriums de la première moitié du siècle la conviction que leur maladie pouvait se guérir, aux bien portants, aux affectueuses sympathies pour les belles âmes de malades.

Or le 8e chapitre est consacré à la colonie de vacances du camp Taschereau, à l’heure de son 25e anniversaire fondé en 1919. J’en signale et passages pittoresques.

L’écrivain parle de mademoiselle Yvonne Raymond, fondatrice-directrice du camp, qui l’accueille, alors qu’au bout de l’allée bordée de peupliers, il parvient à la hutte Leclerc (nom du docteur Odilon Leclerc, fondateur), qui sert à la fois de chapelle et de salle de récréation les jours de pluie.

Il rappelle les débuts : une vétuste grange et des marquises (ou tentes), qui précédèrent les huttes, dont la construction remonte à 1922. Le chalet principal comprenait un vivoir rustique, une bibliothèque convenable, un réfectoire pour l’aumônier, « semblable à un cabine de bateau », les chambres des surveillantes et la pharmacie. Avancé par des bienfaiteurs, on y trouvait même des meubles « ayant appartenu à la maison vice-royale de Spencer Wood ».

Puis l’auteur s’adresse aux enfants du camp, hébergez là pour obvier à la promiscuité familiale et à la terrible peste blanche ; cette œuvre de protection est financée notamment tous les ans par la campagne du Timbre de Noël, organisé par la Ligue antituberculeuse.

Les petits garçons se disputent une partie de balles, et les petites filles exécutent des rondes, près du kiosque érigé par le Chapitre Courcelette de l’Ordre impérial des filles de l’Empire. Puis, le soir, on se rassemble à la grotte où trône la Madone, pour y réciter le chapelet et entonner des cantiques.

Une vieille maison…

En premier lieu, il y avait visité « la buanderie du camp, installée dans une vieille maison de pierre, à flanc de coteau, blanchis à la chaux, aux poutres basses et aux murs épais – des maisons comme on, en savait bâtir en ce temps-là -, véritable relique, si nous songeons qu’elle fût la première habitation du village historique de Sainte-Foy, et servait primitivement au culte divin ».

Prises en 1943, les notes de cette chronique de Charles-E. Harpe, nous intriguent vraiment, et mérite certes vérification. Où l’auteur a-t-il puisé cette affirmation et qu’elles ont été ses sources ?