Tirée de Henri-Raymond Casgrain, « Montcalm et Lévis, Les héros de Québec », Tours, Maison Alfred Mamae et Fils, 1936.
263e anniversaire de la Victoire française de Sainte-Foy de 1760, le dimanche 30 avril 2023, à 13 h, à la Sacristie du site patrimonial de la Visitation, 2826, chemin Sainte-Foy, à Québec.
Télécharger le programme ici : Commémoration 2023

 

La bataille de Sainte-Foy

Le 27 avril 1760

À titre de société d’histoire locale, nous chérissons d’une double façon la bataille de Sainte-Foy : d’une part, par son importance pour notre communauté, plus particulièrement en ce qui concerne l’église historique Notre-Dame-de-Foy, et, d’autre part, par l’importance que revêt cette bataille dans l’histoire de notre peuple.

Reportons-nous à la fin d’avril 1760. L’hiver est terminé, la plus grande partie de la neige est fondue mais la terre est encore gelée en profondeur de telle sorte que la couche superficielle est boueuse.

L’armée française campe à proximité du village de Pointe-aux-Trembles, soit dans ce qui est actuellement la municipalité de Neuville et donc en bas du plateau sur lequel se trouvent les hauteurs de Sainte-Foy.

L’armée britannique occupe ce plateau qui n’est guère accessible que par la côte de la Suète.

Plusieurs maisons et l’église Notre-Dame-de-Foy sont bâties le long du chemin Sainte-Foy. Des soldats peuvent facilement s’y embusquer et tirer vers le bas. Une armée qui s’approcherait de la côte de la Suète offre une cible d’autant plus évidente qu’à cet endroit, la route traverse un marais et qu’il n’y a guère d’arbres qui cachent la vue.

Cependant, dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 avril, un soldat français qui avait dérivé sur un bloc de glace et avait été rescapé par l’équipage d’un navire britannique meurt de froid en disant que le chevalier de Lévis, commandant de l’armée française, s’approche de Québec à la tête d’une armée de 12 à 15 000 hommes. Or, l’armée française ne compte qu’un peu plus de 7 000 hommes.

Sur la foi de ce renseignement inexact, le général James Murray, qui commande l’armée britannique, ordonne aux soldats qui occupent l’église Notre-Dame-de-Foy d’abandonner cette position et de détruire l’édifice. Lors de l’arrivée des troupes françaises sur les hauteurs de Sainte-Foy, le 27 avril 1760, il n’y a eu que quelques escarmouches sur le territoire actuel de la Ville de Sainte-Foy.

Le reste de la bataille s’est déroulée le lendemain à environ 5 kilomètres à l’est du parc de la Visitation, soit à la hauteur du parc des Braves. Malgré les difficultés qu’ils affrontèrent, les Français mirent les Britanniques en déroute et commencèrent le siège de Québec quelques jours plus tard.

Comme nous le savons, il s’écoula moins d’un mois entre la bataille de Sainte-Foy et l’arrivée d’une escadre britannique. Le renforcement de l’ennemi incita le chevalier de Lévis à ordonner le repli vers Montréal.

Source : Société d’histoire de Sainte-Foy – Textes de : André Bergeron

Le 28 avril 1760

En apprenant la mort de Montcalm lors de la chute de Québec en septembre 1759, Lévis prend le commandement des troupes françaises. Dans une tentative de reprendre Québec en avril-mai 1760, les forces françaises de François Gaston de Lévis battent les forces anglaises de James Murray au cours de la Bataille de Sainte-Foy. Mais, faute d’une artillerie suffisante les Français ne peuvent assurer un siège efficace. «Un seul vaisseau de ligne, s’écrie Jean-Nicholas Desandrouins, et la place était à nous».

Lorsque la frégate Lowestoft du capitaine Joseph Deane se pointe avant l’escadre française, suivie de deux autres frégates pour renforcer les forces d’occupation, les troupes françaises se voient forcées de se replier sur Montréal. L’effort des Français aura été vain.

Source : Commisson des champs de bataille nationaux

28 avril 1760 – Victoire du chevalier de Lévis à Sainte-Foy

L’armée française compte environ 7 000 hommes dont un peu moins de 300 Indiens et un peu plus de 300 miliciens canadiens.Elle emprunte le chemin Sainte-Foy pour se diriger vers Québec.

À proximité du moulin de Dumont, situé à l’emplacement actuel du Monument des Braves, le terrain entre le chemin et les falaises des côtés nord et sud cesse d’être couvert de bois et se prête ainsi au déploiement des troupes en ordre de bataille, c’est-à-dire que les soldats se placent les uns à côté des autres et font face au champ de bataille.

Les régiments arrivés en premier se dirigent vers des redoutes abandonnées par les Britanniques situées non loin de la falaise du côté sud, c’est-à-dire du côté du fleuve. Ces régiments formeront l’aile droite de l’armée française. D’autres régiments, qui formeront l’aile gauche, se disposent en ordre de bataille à proximité du mou-lin de Dumont.

Cependant, un grand nombre de soldats marchent toujours sur le chemin Sainte-Foy, en colonnes, les uns derrière les autres, une position qui se prête mal au combat. L’armée française ne dispose pas de canons, ceux-ci étant transportés au moyen d’embarcations et devant être débarqués à l’Anse-aux-Foulons.

Quant à l’armée britannique, elle compte environ 3 500 hommes. Avant même que les combats ne commencent, elle est rangée en ordre de bataille, à partir des Buttes-à-Nepveu, situées à l’emplacement actuellement occupé par l’Hôtel Le Concorde, jusqu’au coteau Sainte-Geneviève où, par la suite, a été ouverte la rue du même nom. L’armée britannique dispose de 23 canons, installés sur les Buttes-à-Nepveu.

Le commandant britannique, le général James Murray, donne l’ordre d’attaquer. Au début de la bataille, l’armée britannique a l’avantage. Cepen-dant, l’aile droite de l’armée française résiste assez bien à l’assaut tandis que l’aile gauche a plus de difficulté notamment parce que c’est sur elle que l’artillerie concentre son feu. Le moulin revêt en effet une grande importance puisqu’il est situé à proximité de l’endroit où le chemin Sainte-Foy débouche sur les champs défrichés qui, à cette époque, font face à Québec.

Le lieutenant-colonel Jean d’Alquier, qui commande un régiment en train de déboucher du chemin Sainte-Foy, se porte au secours de l’aile gauche et ce, même si ses hommes sont toujours rangés en colonnes. Le moulin de Dumont change de mains à plusieurs reprises et les combats pour le prendre ou le défendre sont si meurtriers que, par un arrangement tacite, les soldats des deux côtés décident de ne plus y entrer.

Pensant que cela pourrait aider l’aile gauche à prendre définitivement le contrôle des terrains qui entourent le moulin, le chevalier François-Gaston de Lévis, qui commande l’armée française, ordonne à celle-ci de se retirer dans les bois pour mieux s’y regrouper. Cet ordre est suivi par les soldats de l’aile droite et du centre mais non par ceux de l’aile gauche : après avoir pris connaissance de l’ordre, d’Alquier considère que l’ennemi est trop rapproché pour que les soldats puissent se replier sans danger et il décide de désobéir. Il ordonne plutôt à ses hommes de charger à la baïonnette, une décision imitée par les officiers qui commandent les autres régiments français de l’aile gauche.

Ce mouvement surprend les Britanniques qui reculent. Le général Murray ordonne à des régiments qui étaient encore postés sur les Buttes-à-Nepveu de se diriger vers le moulin. Il a dû regretter cette décision par la suite parce que les soldats qui quittent les Buttes-à-Nepveu sont dans le champ de tir des canons. Une tentative de déplacer certains canons échoue, le terrain étant trop boueux. Les Britanniques perdent ainsi l’avantage de l’artillerie.

Pendant ce temps, les Français qui s’étaient repliés dans les bois se regroupent. Le chevalier de Lévis ordonne la charge au centre et à l’aile droite. Les combats ne sont pas faciles particulièrement autour des redoutes du côté sud que les Britanniques ont reprises lorsque les Français se sont repliés.

Vers la fin de la journée, l’avantage était aux Français et Murray ordonna le repli à Québec pour éviter que ses troupes ne soient encerclées, aban-donnant notamment les canons disposés sur les Buttes-à-Nepveu.

Comme nous le savons, Lévis leva le siège de Qué-bec environ trois semaines plus tard à l’arrivée de navires de guerre britanniques.

Source : Société d’Histoire de Sainte-Foy – Textes de : André Bergeron

Le 9 mai 1760

Les Français perdent tout espoir de vaincre leurs ennemis, lorsqu’ils comprennent que les renforts, tant espérés, n’arriveront jamais… Face à l’arrivée massive de renforts Britannique, les forces Françaises sont obligées de plier bagage.

La victoire de Sainte-Foye resta comme le dernier trophée des armes françaises en Amérique.

On peut voir dans Jacques et Marie, ouvrage émouvant dû à la plume de Mr N. Bourassa, et destiné à perpétuer le souvenir des luttes et des malheurs des Acadiens, et à attacher une flétrissure indélébile au front des bourreaux de cette nation infortunée, une description dos plus saisissantes de la bataille de Sainte-Foye. Justes aperçus, peintures vives, rien n’y manque. Le reste du livre est de même vigueur.