La laiterie du chemin Saint-Louis, à Sainte-Foy, 1910–1976
Texte de Jean Desmeules, historien–géographie – 1992
En 1910, J. A. J. Corrigan possédait les terrains situés à l’emplacement actuel des Places Vigneault et Jean–Royer. Il exploita la Laiterie Corrigan, qu’il vendit 44,770 $ à la Brookside Dairy, en 1924. En 1944, cette entreprise devint et la propriété de la multinationale américaine Borden. Situé au 2701, Chemin Saint-Louis, elle s’étendait de la rue Renvoyzé à l’Ouest, et à la rue Mgr Taché à l’Est.
La Borden s’approvisionnait de lait chez les cultivateurs vivant le long de la voix ferrée Richmond–Victoriaville–Princeville–Sainte-Foy. Au plus fort des activités, soit 1960 à 1970, elle comptait 12 employés de bureau, 25 employés d’usine, et 45 livreurs, auxquels il faut ajouter 15 à 20 étudiants, l’été, au département de crème glacée.

Un an avant sa fermeture, la réception du lait de transformation se chiffrait à 30,000 kg par jour. Le rayonnement de la Borden de Sainte-Foy dépassait de beaucoup la région de Québec : on livrait jusqu’aux Trois-Rivières à l’Ouest, vers le Lac Saint-Jean et Shefferville au Nord, et jusqu’à Sept-îles à l’Est. De plus la compagnie possédait deux produits très publicisés : le lait Crémex et le lait chocolaté Vico.
En 1975, le nombre d’employés chuta à douze, quand Borden à Sainte-Foy devint un centre de distribution desservi par Montréal. Le refus du syndicat par l’employeur fut la raison de la disparition de cette entreprise à Sainte-Foy. La vente des bâtiments pour démolition eut lieu au début de 1976. On érigea des maisons jumelées à Place Vigneault et on construisit des condominiums, Place Jean-Royer.

Demeurant près de la Borden depuis 1963, je suis allé chercher mes litres de lait lorsqu’il y avait tempête. (Je tiens à remercier pour leur collaboration trois anciens employés de la Borden : MM. Marcel Mayrand, Fernand Rochette et Rémi Bouchard.)
