Texte de Yvan Thériault, L’Écho fidéen, v4, n2, pages 9-12

La paroisse de Saint-Louis-de-France occupe environ un mille carré de franges littorales de la plate-forme du plateau de Sainte-Foy, près des ponts de Québec. Le relief est formé de terrasses laissées par le retrait de la mer Champlain, il y a environ dix mille ans. Ce plateau légèrement incliné, culmine à la côte 325 à l’intersection du boulevard Laurier et de la route de l’Église. La pente rejoint le niveau du fleuve à 5000 pieds plus au Sud.

Les avantages naturels du site, avec ses falaises et ses caps, constituent des observatoires connus des premiers occupants du pays. Les colons français ont cultivé depuis longtemps les dépôts d’alluvion laissés sur les rivages de l’ancienne mer et, par la suite, le rock des falaises a fourni des matériaux pour les fortifications de Québec et, plus récemment, pour le Château Frontenac et pour les remblais de tronçons de routes. Certaines rues du secteur rappellent d’ailleurs cette époque: rue des Rocs, de la Falaise, de la Carrière, des caps. Dès le régime français les grands foyers tracent une route le long des Caps.

Le secteur sera mis en valeur par l’entrepreneur Eugène Chalifour dans les années 1955 et 1956, en plein boom d’urbanisation de Sainte-Foy. Le projet Chalifour prévoyait, pour sa part, la construction de 350 habitations dans une cité-jardin au Sud de Sainte-Foy et dans le prolongement du Parc Falaise de Sillery.

Les nouveaux résidents deviennent si nombreux qu’on décide de fonder une paroisse et 14 septembre 1956, le décret de fondation est émis. La paroisse est placée sous la protection de Saint-Louis, roi de France de 1226 à sa mort, au cours de la 9e croisade en 1270.

Contentons-nous de rappeler que la nouvelle paroisse comptait un millier de personnes à sa fondation et 2693 un an plus tard. Près de 400 jeunes enfants sont inscrits en septembre 1957, dans une première école. Un an plus tard, il faudra construire une 2e école, puis une 3e en 1960.

La vie paroissiale s’organise rapidement : Élection des marguilliers, office à la Sorboise jusqu’à la messe inaugurale le 9 décembre 1956, dans la salle de l’école primaire de la route de l’Église. Des mouvements paroissiaux recrutent des membres en mai 1957 au O.T.J., Saint-Vincent-de-Paul, Tiers-Ordre, Etc..

La caisse populaire fondée en 1960, profitera de l’hospitalité de la fabrique pendant 3 ans avant de céder la place à une bibliothèque locale et à divers comités de bienfaisance. Dans l’Écho fidéen, de l’hiver 1991, on note qu’au niveau de la qualité: « le caractère de cité-jardin constituait l’un des principaux attraits du quartier, au tournant des années 1950. La qualité de vie est aujourd’hui menacée par la commercialisation des environs, particulièrement on parle d’extension dans l’ère du boulevard Laurier. Déjà, plusieurs rues sont transformées : Sasseville, Lavigerie, route de l’Église et le chemin Saint-Louis… Le grand espace vert de l’ancien Préventorium résistera-t-il encore aux pressions des développeurs immobiliers? Une adaptation graduelle des plateaux créatifs aux besoins d’une population vieillissante serait souhaitable. »