D’abord celle d’une appellation

Relativement à la dénomination du cégep, deux appellations avaient, dans un premier temps, retenu l’attention : celles de cégep de la Haute-Ville de Québec et de cégep François-Xavier-Garneau.

L’une correspondait à une certaine idée que l’on s’était d’abord faite du troisième cégep de la région de Québec. On aurait voulu faire de ce cégep le collège de la ville de Québec comme Harvard est à la ville de Cambridge ou de Boston. L’autre avait des fondements historiques. Elle avait été proposée par les membres du personnel enseignant de l’École Normale Laval et sera finalement retenue. Au caractère élitiste de la première, on préférera la dimension historique de la seconde mais il faudra un certain temps avant qu’elle ne devienne un fait acquis. En septembre 1969, on proposera en vain au Conseil d’administration que le Cégep soit désormais nommé Québec-Montcalm et, en octobre de cette même année, la direction du Collège, dans une lettre envoyée aux membres du personnel enseignant de l’École Normale Laval, reviendra sur la première appellation du Cégep. Il faudra aussi quelque temps avant que l’on comprenne que, contrairement aux nombreux patronymes qui avaient été à l’origine de nombreux toponymes québécois, François-Xavier Garneau n’était pas un saint et que le Service des finances cesse de recevoir des chèques faits à l’ordre de Saint-François-Xavier ou de Saint-François-Xavier-Garneau !

Source : Texte tiré de « Le collège François-Xavier-Garneau, trente ans d’histoire» Yves Tessier et Yvan Roy, historiens et professeurs du Collège à la retraite.
Écoles des Mines Université Laval – Avril 1941
Crédit photo : René Bureau
École de Chimie 1925 – École des Mines 1938
Crédit photo : René Bureau

Le Cégep François-Xavier-Garneau a été créé en août 1969. Il est né de la fusion de l’École Normale Laval, une institution vouée à la formation des maîtres depuis 1857, et du Collège des Jésuites, institution vouée à la formation de l’élite intellectuelle depuis 1634.

Le Cégep fait ses débuts, en 1969, au 1660, boulevard de l’Entente, dernier site de l’École Normale Laval. Ce pavillon avait été érigé en 1958. Le nouveau Collège d’enseignement général et professionnel est composé d’administrateurs, de professeurs et de personnels provenant des deux institutions qui l’avaient précédé.

En 1969, le Cégep compte cinq cent six (506) étudiants. La renommée du nouveau Cégep est cependant si étendue que dès 1972, il faut agrandir le pavillon existant pour accueillir les huit cents (800) étudiants qui se sont ajoutés à la clientèle originelle durant les trois premières années. Deux ans plus tard, soit en 1974, il faut à nouveau agrandir pour loger cette fois les quelque dix-huit cents (1800) étudiants du Collège.

Le processus ne fait cependant que commencer. En effet, en 1984, le Collège acquiert le pavillon situé tout à côté du 1660, c’est-à-dire le 1640 boulevard de l’Entente. C’est un bâtiment érigé en 1924 et qui avait abrité la première École de Chimie de l’Université Laval. On se rappelle, qu’à cette époque, on croyait établir les facultés de l’Université Laval sur les terrains occupés présentement par le Cégep François-Xavier-Garneau. Cependant, après que l’Université eut décidé de s’établir sur des terrains plus vastes à Sainte-Foy, ce bâtiment de même que ceux qui lui sont adjacents (1620 et 1530) avaient été occupés par différents ministères du Gouvernement du Québec. Au moment de l’acquisition du 1640 boulevard de l’Entente, en 1984, le Collège compte quelque trois mille cinq cents (3500) étudiants c’est-à-dire 3000 de plus qu’à ses débuts.

En 1988, le Collège prend possession du 1530 boulevard de l’Entente, premier grand salon et cafétéria de l’Université Laval, pour y loger les quelques six mille (6000) étudiants adultes à temps plein et à temps partiel qu’il reçoit annuellement.

Nouvelle expansion en 1990 par l’acquisition du 1620 boulevard de l’Entente, bâtiment érigé en 1941 pour abriter l’École des Mines de l’Université Laval. La population croissante du Collège, quelque quatre mille étudiants, nécessite des espaces additionnels.

En 1992, le Collège construit un pavillon de dix classes supplémentaires et en 1994 il doit construire un nouveau pavillon sur le boulevard de l’Entente car la clientèle prévue en 1995 est de cinq mille huit cents (5800) étudiants. Parallèlement à cette nouvelle construction, le Collège remet entre les mains de l’entreprise privée la construction d’une première résidence étudiante sur ses terrains pour accommoder 178 étudiants.

Le pavillon Jean-Baptiste-Cloutier

Construit en 1958 pour accueillir l’École normale Laval, le pavillon Jean-Baptiste-Cloutier, sis au 1660, boulevard de l’Entente, est souvent ce qu’on appelle le cœur du Cégep; plusieurs départements et services, dont la Bibliothèque, la Coop, la cafétéria, l’auditorium et le Centre de démonstration en sciences physiques y sont situés. Le nom du pavillon rappelle le premier diplômé (1858) de l’École normale Laval. Jean-Baptiste Cloutier deviendra par la suite l’un des professeurs de l’institution et l’auteur de plusieurs ouvrages de nature pédagogique.

Le pavillon Jacques-Marquette

Inauguré en 1925, ce bâtiment était autrefois propriété de l’Université Laval, abrita l’École de chimie. L’édifice était occupé par le ministère de l’Environnement lorsqu’il fut acquis par le Collège en 1983 au coût de 300 $. Sis au 1640, boulevard de l’Entente, il devenait le premier pavillon annexé au Collège. Design d’intérieur, Techniques de bureautique, Sciences et techniques administratives et Garneau-international y habitent maintenant. Le pavillon a été nommé en hommage à Jacques-Marquette, missionnaire jésuite co-découvreur avec Louis Jolliet du Mississipi, se rapportant à l’oeuvre des Jésuites et à leur collège à l’origine du cégep François-Xavier-Garneau bien que certains prétendent que l’appellation se rapporte plutôt à la dimension internationale que s’est donnée dernièrement le Collège en mettant sur pied Garneau-International et l’option commerce international dans le cadre des techniques administratives.

Le pavillon Irma-Levasseur

Le pavillon Irma-Levasseur commémore la mémoire de la première femme médecin du Québec. Le Dr Levasseur sera à l’origine de l’hôpital Sainte-Justine de Montréal et de l’hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec, d’abord une institution pour enfants. Outre l’apport indéniable de cette pionnière, l’appellation rappelle également plusieurs techniques professionnelles dispensées au Collège ayant un rapport avec la santé.

Cet édifice, sis au 1620 boulevard de l’Entente, appartenait également à l’Université Laval; inauguré en 1941, il abritait l’Ecole des Mines. Il était occupé par le ministère de l’Énergie et des ressources naturelles lorsqu’ il fut acquis par le Collège en 1986. Des rénovations majeures (6,87 millions de dollars) furent nécessaires : on rasa toutes les cloisons avant de redéfinir les espaces qui accueillirent les départements d’Informatique, Mathématiques, Techniques auxiliaires de la justice, Techniques d’hygiène dentaire, Techniques de la documentation et Techniques de réadaptation physique de même que les cliniques d’Hygiène dentaire et de Réadaptation physique.

Le pavillon Joseph-Légaré

L’appellation du pavillon des services administratifs rappelle la mémoire de Joseph Légaré (1795-1855), peintre autodidacte, collectionneur et promoteur de la première galerie d’art de Québec. Également engagé au plan politique, Légaré, partisan des patriotes, sera arrêté au moment de la Rébellion de 1837. La ligne de démarcation se situe à trois mètres à l’ouest du pavillon Jean-Baptiste-Cloutier. Le collège François-Xavier-Garneau décidait en 1993 de construire cet édifice de manière à libérer les classes du pavillon Jean-Baptiste-Cloutier occupées par les services administratifs. Il s’agissait d’un investissement de 3,75 millions de dollars.

La garderie la Frimousse

L’édifice sis au 1600, boulevard de l’Entente, a d’abord abrité l’aumônerie de l’Université Laval. La garderie put sortir de ses locaux exigus de l’aile C en 1991 et ouvrir ses portes dans ce nouvel emplacement qui lui permet d’atteindre une capacité d’une soixante d’ enfants.

Le pavillon Simonne-Monet-Chartrand

Le pavillon Simonne-Monet-Chartrand, sis au 1530 boulevard de l’Entente, abrite le Service de la formation continue depuis 1988. Cette appellation se veut un hommage à cette grande Québécoise dont le rôle et l’implication sociale défendaient le principe de la démocratisation de l’enseignement via l’éducation régulière ou permanente ainsi que celui de l’égalité en droit des personnes.  Cet édifice appartenait également à L’Université Laval qui y regroupait les services aux étudiants.

Le Centre sportif

Le Collège obtenait en 1977 l’autorisation de construire un centre d’éducation physique; les gymnases autrefois situés dans l’aile A du pavillon Jean-Baptiste-Cloutier étaient tout à fait insuffisants. On obtint un permis de construction en 1998 basé sur un devis pédagogique de 2 850 élèves. On put enfin faire un agrandissement en 1999, alors que la clientèle étudiante se chiffrait à plus de 6 000 élèves. Le tunnel souterrain reliant le CAP au pavillon Jean-Baptiste-Cloutier fut construit en 1980.

Les résidences du Vieux-Château, maintenant Les résidences Le Baillairgé

Les résidences étudiantes représentaient, en 1990, un projet audacieux puisque l’État ne s’impliquait d’aucune manière dans ce type de dossier. Il fallait donc trouver un tiers qui soit intéressé à construire, à financer les coûts de construction et à assumer la gestion de la location des chambres en contrepartie d’un bail emphytéotique par lequel le Collège cède le terrain nécessaire pour une période donnée au terme de laquelle il devient propriétaire des résidences qui comptent actuellement 158 chambres. L’inauguration du Vieux-Château se faisait en août 1994. Le nom des résidences se veut un rappel du  Château Haldimand, premier site de l’École normale Laval, qu’on appelait le Vieux château.